Le développement de revêtements et de nettoyants biosourcés exige une vision, de l’audace et de la persévérance
Lumiforte fait un grand pas en avant en matière de durabilité avec la reformulation de l’ensemble de sa gamme de produits et le développement de revêtements et nettoyants biodégradables et biosourcés. Cela vaut aussi pour les utilisateurs de ces produits. Mathieu Fiore, responsable de la recherche et du développement chez Lumiforte, donne un aperçu du processus de développement, qui a débuté en 2019 et devrait s’achever dans quelques années. Cependant, le premier revêtement reformulé sera lancé cette année.
Lorsque la direction de Lumiforte a exprimé à Mathieu Fiore, chercheur et développeur de produits, son souhait de développer une gamme de produits entièrement biosourcés, il a dû se lancer dans une intense réflexion.
« C’est une formidable mission mais elle est difficile et longue », dit-il avec un grand sourire. « Il s’agit principalement de trouver des alternatives naturelles à nos résines actuelles, à base de polymères synthétiques. Il existe d’innombrables variétés de résines naturelles,le principal défi consistait surtout à trouver une alternativeadapté à un usage universel, avec laquelle nous pourrions conserver un bon équilibre entre la conservation les propriétés fonctionnelles du produit, comme la durée de vie du revêtement, et la facilité d’application et de nettoyage du revêtement. Le nettoyage nécessite souvent un nettoyant spécial, qui doit, lui aussi, être biosourcé. »
Première sélection
Le défi était d’autant plus grand qu’il n’existait pratiquement aucune documentation pour aider Mathieu Fiore dans sa démarche. « Nous avons dû mener beaucoup de recherches par nous-mêmes, bien que certaines choses soient connues sur les propriétés générales des résines naturelles », explique-t-il. « Nous avons commencé par établir la liste des catégories de produits qui méritaient d’être examinées de plus près en raison de leurs propriétés générales. Comme, par exemple, différents types d’amidon, de cellulose, d’alcool polyvinylique et de chitosane, qui est obtenu à partir de la chitine. »
Résine biologique
Après cette première sélection, l’étude s’est concentrée sur les amidons. Ces polysaccharides sont notamment obtenus à partir de céréales et de pommes de terre et sont à la fois largement disponibles et abordables. Il existe également de nombreuses variantes dotées de propriétés spécifiques et une grande expérience a déjà été acquise dans la modification des amidons pour améliorer et préserver certaines caractéristiques.
Mathieu Fiore : « Nous avons utilisé ces connaissances et cette expérience pour développer notre propre amidon modifié. C’est une excellente résine pour nos revêtements, mais elle à nécessité du travail.
Il faut en effet reformuler chaque produit de manière à ce qu’il soit biosourcé et biodégradable, tout en faisant en sorte qu’il présente quasiment les mêmes propriétés que les produits existants, qui sont basés sur des composants synthétiques. Ils doivent également être adaptés aux techniques d’application habituelles. C’est toujours beaucoup de travailque de trouver et réunir les bons composants pour créer un produit final doté de toutes les propriétés souhaitées. »
Large collaboration
Pour mettre au point le nouveau liant et d’autres composants biosourcés pour les revêtements et les nettoyants, les experts en recherche et développement de Lumiforte travaillent en étroite collaboration avec des fournisseurs et des experts d’universités et d’instituts de recherche, aussi bien en France qu’aux Pays-Bas.
« L’objectif final est de pouvoir proposer aux exploitants du monde entier une gamme de revêtements et de nettoyants entièrement adaptés à leurs besoins, biosourcés et 100% biodégradables dans l’eau. La biodégradabilité dans l’eau permet de réutiliser l’eau de nettoyage, pour l’irrigation par exemple.. Chaque produit devra faire ses preuves individuellement avant d’être commercialisé. Cela signifie également que chaque produit devra être testé plusieurs années de suite. »
Premier lancement en 2024
Un premier produit a passé la phase de test et sera lancé cette année. Il s’agit d’un revêtement biosourcé temporaire qui s’altère lentement sous l’effet de la pluie. « Le processus de développement de nos revêtements autodégradables biosourcés est moins complexe que celui de nos revêtements que l’on peut enlever à l’aide d’un nettoyant spécial. Nous travaillons encore sur ces nettoyants. Jusqu’à présent, tout se déroule comme prévu, je pense donc que nous pouvons nous attendre à plusieurs lancements au sein de notre portefeuille de marques cette année et l’année prochaine. Outre ReduSystems et Sudlac pour les cultures couvertes, cela inclut Selectline pour le revêtement des terrains de sport et Coat-FX pour les applications dans les secteurs de l’industrie et des services. »